De l’absurdité française dans la gestion des aides sociales pour les étudiants
Bourses, APL, prise en charge des frais de cantines, … comment ca marche ? C’est simple : on se déplace, qui au CROUSS, qui au bureau du (plus souvent de la) responsable (très compétent -e et toujours bienveillant -e) des bourses, et on dépose son dossier : relevé d’imposition des parents ayant l’enfant rattaché à son foyer fiscal, fiches de paye, mais aussi, jugement de divorce, si c’est le cas (et c’est le cas dans une famille sur deux), livret de famille, pour bien prouver ce rattachement (comme quoi le CROUSS n’a pas confiance dans le FISC ?), bail, carte d’identité, carte d’étudiant, carte jeune, carte bleue.
Bref ce n’est pas si simple ! Ca prend du temps, pour peu que l’étudiant commence sa vie d’étudiant dans une autre ville que celle dans laquelle il vivait, cela vient après des démarches d’inscription dans l’établissement sélectionné (évitons le sujet Parcoursup), la recherche de logement, avec son cortège de caution(s), de baux parentaux, de fiches de paye, de relevé d’imposition, … En peu de temps, au final, l’étudiant a compris le maelstrom administratif qui l’attend toute sa vie ! Une bonne formation.
Comique aussi : il est obligatoire de cotiser au CROUSS, y compris pour ceux qui n’en ont pas les moyens, mais pire, y compris pour ceux qui n’auront pas droit aux bourses et aux aides, parce que leur établissement n’est pas conventionné. Un peu comme payer une assurance auto qui ne couvre pas votre auto, mais celle du voisin. Sans doute parce que ces écoles sont privées et chères, et, donc, les parents fortunés... C'est oublier un peu vite les sacrifices que font certains parents et étudiants pour sélectionner une école en particulier.
Mais là n’est pas terminé son parcours : les premières APL (rétroactives, certes) seront perçus parfois 6 mois plus tard et les bourses en fin de trimestre. Grosso modo cela revient à faire de l’étudiant pauvre le banquier de l’aide sociale ! Il doit avancer des fonds, auxquels il a droit mais dont il ne dispose pas ! Trop fort !
Ne serait-il pas plus simple, tellement plus simple d’inverser la chose ? Un dossier en ligne sur une application simplissime et sécurisé, soit via la CAF, soit via le FISC, et, dès l’inscription et le bail signé, hop, un scan, deux clics, et c’est parti, et ce quel que soit le cursus et l’établissement sélectionné ?
Simplifions la vie de nos étudiants devraient être une des priorité de nos institutions, parce qu’à quoi ca sert d’investir des milliards d’euros dans la formation, si c’est pour épuiser les chances des étudiants avant même qu’ils commencent leurs études ? Ils ont une carte d’étudiant, pourquoi pas en faire une carte bleue d’étudiant ?
Nous sommes à l’heure du big data, des serveurs ultra sécurisé, des codes secret, des mot de passe avec 12 clefs, du RGPD, des terminaux sans contact, avec contact, avec reconnaissance faciale, digitale, c’est le bon moment, non ?